Du ring aux tables de jeu, il n'y a qu'un pas pour Edouard Bernadou. Neuf fois champion du monde dans différentes disciplines de boxe pieds-poings allant du kickboxing au muay-thaï, le Français pratique également le poker. Un loisir qu'il prend très au sérieux, défiant sur certains tournois les meilleurs joueurs de la planète. À l'occasion du SISMIX organisé par Winamax à Marrakech, le pugiliste est revenu les similitudes entre ces deux mondes, dans un entretien accordé à Uppercut.
"La poker face, on l'a aussi en boxe"
Si boxe et poker peuvent paraitre diamétralement opposés sur le papier, elles sont intimement liées pour Edouard Bernadou. Au moment de commencer sa carrière professionnelle sur le ring, celui qui est originaire de Montauban a découvert le poker et n'a plus lâché depuis : "Je me suis mis à jouer au poker en même temps que j'ai commencé la boxe. Il y a un côté performance, qui est parfois ingrat, comme en boxe."
Ayant débuté par des tournois en ligne, Bernadou s'est ensuite lancé dans les compétitions en live. Et il a découvert un nouvel aspect du poker, le rapprochant encore plus de la boxe. "Au poker, on vit des up and down émotionnels en permanence. On doit arriver à gagner en sérénité. En boxe c'est pareil. De la pesée, de l'avant-pesée, quand on est tout seul à s'entrainer, jusqu'au combat. Les premiers regards... La poker face, on l'a aussi en boxe. C'est très étroit le lien qu'il y a entre les deux."
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L'incertitude au centre des disciplines
Le poker l'aide-t-il dans son développement en tant que boxeur, et inversement ? "Oui", clame Edouard Bernadou. Ne pas montrer quand on est touché, tenir sur la distance dans une préparation d'un combat ou lorsque l'on passe plusieurs heures face au croupier avec l'espoir d'aller en table finale, savoir gérer quand on est poussé dans ses retranchements... Autant d'aspects que l'on retrouve dans les deux disciplines.
Mais ce qui rapproche le plus boxe et poker selon Bernadou, c'est certainement l'incertitude : "On ne maitrise pas ce qui se passe. En boxe, on prend un coup, c'est fini. On dit adieu à 3-4 mois de préparation tout simplement parce qu'on n'avait pas la garde haute, ou autre erreur fatale. Au poker, c'est pareil, il y a les cartes qui décident. C'est un aspect hyper intéressant. Ça nous oblige à être résilient. On peut jouer au max. On peut être dans un processus où on met toutes nos intentions de s'entrainer, de maitriser. Mais c'est le destin qui décide toujours. Même si à long terme, on arrive à influer sur ce qui va se passer le plus souvent. Cette similitude m'intéresse, dans tous les domaines de vie."
